Ramollissement cérébral





Ramollissement cérébral définition
C'est la nécrose que subit la substance cérébrale privée de sang artériel, toujours secondaire à une obstruction vasculaire par thrombose ou par embolie artérielle.

Étiologie et pathogénie.


Le tissu cérébral, privé de sang artériel, meurt, se désagrège et se transforme en une masse uniformément molle.
La nécrose se fait sur place par thrombose.
La thrombose est fonction d'artérite cérébrale. Or, les facteurs étiologiques les plus fréquents sont l’age, les infections et surtout la syphilis (endartérites oblitérantes, symétriques), les toxi-infections (alcoolisme, poli intoxications par le tabac, la profession, l'alcool), les auto-intoxications (brightisme, goutte, rhumatisme chronique).
Ces facteurs étiologiques sont dominés par une prédisposition héréditaire qui rend plus facile et plus précoce la localisation de la cause sur les artères cérébrales.
La nécrose est causée par un élément migrateur, né hors des artères cérébrales : l’embolie.
L'embolie prend son origine au niveau des capillaires pulmonaires, au niveau du cœur gauche, à ['origine de l'aorte et des carotides (sénilité), au niveau des phlébites (bacillose, carcinose).
Toutes les maladies pulmonaires avec stase la faciliteront et lui seront des causes occasionnelles : brightisme, asystolie, Cachexie, cancéreuse.
C'est surtout la cardiopathie mitrale, soit l'endocardite aiguë, née d'infections polymorphes (rhumatisme aigu, puerpérisme, érysipèle, colibacillose), soit la maladie mitrale.

Esquisse clinique et diagnose générale
 Le syndrome varie suivant le territoire coupé de son artère habituelle. Or, les artères, branches de la sylvienne (ganglions gris centraux, capsule interne), sont terminales. Or, ce sont elles et la sylvienne qui sont le siège de prédilection des embolies artérielles, et plus spécialement la sylvienne gauche et ses branches. Nous aurons donc le plus souvent le syndrome du cerveau antérieur et de la capsule interne : si territoire moteur est privé de sang : apoplexie, convulsions, paralysies, monoplégies, hémiplégies, aphasie motrice, agraphique : Si le territoire sensitif: surdité verbale, cécité verbale, troubles de la sensibilité kinesthésique ; si neurones d'association : amnésies, délire.

DÉBUT 

— Tantôt l'invasion est brusque, subite, apoplectiforme, avec ou sans prodromes, tantôt graduelle, tantôt enfin ataxique.
J'ai retrouvé ces 3 formes de Durand Fardel :

a) L'apoplectiforme ressemble à l'hémorragie cérébrale; viennent bientôt après les signes du ramollissement graduel.

b) Le ramollissement graduel s'annonce de bonne heure par une sorte à étonnement, de stupeur, avec pâleur ou congestion de la face ; par une parésie du facial inférieur.
La céphalalgie s'installe avec des troubles de l'intelligence, perte de mémoire, difficulté de s'exprimer, émotivité excessive, larmes faciles, ou bien avec une agitation incohérente, une loquacité inaccoutumée, une sorte de délire fréquent, léger, et s'exaspérant la nuit.
Il n'y a pas de paralysie complète, mais de la lourdeur, quelquefois des tremblements et surtout des engourdissements, des fourmillements, des picotements au niveau des mains. J'ai souvent noté des troubles sphinctériens (rétention et émission involontaire des urines et des selles).

c) Le ramollissement ataxique de Durand Fardel m'a paru plus rare que les deux précédents: II ne me semble pas se distinguer suffisamment du ramollissement graduel.
Théoriquement, il se caractériserait par des maux de tête intenses, de l'agitation inquiète, de l'égarement dans les idées, du délire subit. Durand Fardel y retrouve l'attaque épileptiforme. Je ne l'y ai pas observée, alors que je l'ai vue dans les pachyméningites et les hémorragies corticales.
Les symptômes, considérés isolément, ne peuvent servir au diagnostic.
On ne peut fonder quelque créance que sur les maux de tête.
Je n'ai, jamais observé le signe de Rasse, les épistaxis abondantes, prodromiques du ramollissement cérébral.

ÉTAT.


— Neurone moteur. Hémiplégie, exagération des réflexes, contractures, tonus du pied, réflexe de Babinski, tremblements, crises convulsives, aphasies, paralysies ; Neurone. Sensitif. Hémianesthésie sensitivo-sensorielle (capsulaire), hémiparesthésie, hémiopie, cécité verbale, surdité verbale.
Neurone d'association. Perte de la mémoire, délire tranquille ou agité.

Diagnostic.
1° La forme apoplectique ne se distingue en rien au début de l'hémorragie cérébrale.

2° La forme graduelle est assez caractéristique : on y retrouve les troubles de la sensibilité indiqués, des parésies multiples et disséminées, et surtout de l'affaiblissement intellectuel.
Charcot et Proust pensent que la température ne dépasse jamais
37,7°, à moins de complications. Or, dans l'hémorragie cérébrale, il y a une chute brusque, puis un relèvement rapide qui, continuant jusqu'à 40°, 41°, conduit à la mort, ou qui, après s'être maintenir aux environs de 37,7°, 38°, conduit à la guérison.
Dans le ramollissement, il n'y a pas de chute au moment de l'attaque ; s'il y en a une, elle est insignifiante, et la période ascendante est progressive et lente. Ce signe, considéré comme un élément important de diagnostic différentiel, me paraît inconstant ; j'ai vu des hémorragies centrales, capsulaires, qui n'ont jamais atteint 37,7°.
On observera plus volontiers des prodromes dans l'hémorragie que dans le ramollissement hémorragie plus souvent héréditaire; ramollissement précédé d'une cardiopathie ou d'une maladie infectieuse récente...
Symptômes d'augmentation brusque de la pression crânienne dans l'hémorragie : déviation conjuguée de la tête et des yeux, contractures précoces, Cheyne-Stockes, oedème dé la papille.
Thrombose. Fréquente dans le dernier tiers de la vie ; l'embolie dans les deux premiers.

Thrombose
·        Athôromateux.
·        Prodromes sont la règle.
·        Début graduel et progressif.
·        Délires.

Embolie
·        Cardiaques.
·        Rarement des prodromes.
·        Phénomènes d'excitation. ,
·        Gangrènes, phlébites.
·        Aphasie motrice ou sensorielle plus fréquente ; hémianopsie.