ramollissement cérébral - traitement



ramollissement cérébral
Les indications thérapeutiques seront d'ordre étiologique et pathogénique, d’ordres symptomatiques, et enfin déduits de l'état des forces.

Indications étiologiques et pathogéniques.

— Les moyens d'atteindre la thrombose et l'embolie sont en réalité très restreints ; ceux qui s'adressent à la nécrose elle-même sont purement chimériques.
De même que nous assistons, désarmés, aux désorganisations que cause un caillot issu de la sylvienne ou de l'artère lenticulo-optique, de même nous restons impuissants à rendre la vie au fragment de cerveau qui n'est plus irrigué.

La thrombose étant due aux infections, aux intoxications, aux auto-intoxications, dominées et dirigées dans leur atteinte localisée au cerveau et à ses artères par l'hérédité, on voit qu'il n'est pas inutile de tirer des indications causales des agents infectieux, toxiques, auto toxiques et de l'hérédité prédisposant.
Les moyens de remplir ces indications varieront suivant qu'on voudra atteindre les causes actuellement agissantes au moment précis, ou ayant déjà déterminé des lésions suivies des troubles fonctionnels habituels, ou encore quand on s'efforcera, par une prophylaxie et une hygiène rigoureuse, d'atténuer les effets d'une hérédité, congestive, cérébrale ou diathésique. Il faut, toutes les fois que le ramollissement cérébral retrouve dans son étiologie un facteur infectieux, faire un traitement spécifique, s'il est possible et, dans le cas contraire, recourir aux données de la médication anti-infectieuse générale. Donc, chez un syphilitique, le ramollissement cérébral comportera le traitement mixte par l'iodure et le mercure, voire les injections d'huile grise, et si l'état des forces le permet, le traitement intensif de la syphilis cérébrale. Donc, chez un paludéen, le ramollissement cérébral comportera le traitement par la quinine, soit en cachets, soit en injections.
On n'atteint pas le foyer de cérébromalacie, je le répète, mais on empêche la production de nouveaux foyers et on enraye les accidents ultérieurs.
Les intoxications font indication. Non seulement il faut interdire et d'une façon absolue tout toxique, mais il faut s'efforcer d'en chasser les traces et d'en débarrasser l'organisme.. On sait qu'on s'adressera à la médication éliminatrice, spoliatrice, aidée par la médication diurétique.
J'ai indiqué déjà les grands moyens de cette intervention.
Il en sera de même pour les grands états généraux dyscrasiques; à la goutte, aux lithiases multiples, aux brightismes, on opposera le traitement approprié. Je ne puis davantage insister.
Ce qui importe, c'est d'éviter le retour de pareils accidents.
C'est alors que la prophylaxie, l'hygiène sévère, le régime conviendront aux prédisposés. Ils ne diffèrent pas de ceux qu'il faut établir dans l'hémorragie cérébrale et l'apoplexie. Je ne puis les répéter ici.

L'embolie étant causée par des syndromes complexes agissant tantôt par leurs éléments causaux, infectieux et microbiens, tantôt par des éléments microbiens associés, enfin par les produits anatomiques, les éléments néoformés et purement mécaniques, on comprend qu'il soit plus difficile d'établir un traitement étiologique rationnel.
Ce n'est que d'une façon très contingente, très indirecte, très éloignée qu'on pourra dégager quelques indications. Ainsi, le repos absolu, l'immobilisation seront prescrits dans les phlébites, quelle qu'en soit la nature. Ainsi, on fera le traitement de l'asystolie cardiaque, du mal de Bright, de la maladie mitrale, des endocardites aiguës. Faut-il enfin immobiliser les cardiaques aortiques et mitraux, de peur que, sous l'effort, la fibrine détachée des valvules ne vienne obturer la sylvienne ou une de ses branches? On prendra un juste milieu et l'on se souviendra que condamner un cardiaque au repos, c'est souvent le condamner à mort.