Suppurations circonscrites de la substance cérébrale, collections purulentes, aiguës, subaiguës ou chroniques, caractérisées par un syndrome, variable, suivant le siège de l’abcès, la cause infectieuse, la voie d'entrée du germe pyohémique, mais toujours dues à une infection: exogène, traumatique ou otique ; endogène, puerpérisme, ostéomyélite, pyrexies infectieuses, pyohémies...
Syndrome clinique.
A) Symptômes
généraux:
Céphalalgie, apathie,
somnolence, vertiges, fièvre, vomissements, coma.
B) Symptômes
en foyer, directs ou indirects:
Variables suivant, les
localisations sur les aires motrices et sensitives corticales et sur les
irradiations de l'écorce du centre ovale (convulsions, paralysies, aphasie, boueux
visuels, auditifs...).
Étiologie et pathogénie
A) Traumatismes . — (Plaies; fractures ; chutes sur la tête).
B) Infections de voisinage .—(Suppurations de l'oreille moyenne ; carie du
rocher; parotidite purulente; processus purulents des fosses nasales ; lésions
bacillaires et syphilitiques de l'orbite, du rocher...).
C) Métastases .— Infections microbiennes
généralisées (pyohémie, puerpérisme, érysipèle, pneumococcie, diphtérie,
typhus, morve grippe, syphilis, tuberculose, méningite cérébrospinale
épidémique).
(Strùmpell). Infections
microbiennes initialement localisées (endocardites; ostéomyélites; bronchites
putrides; abcès et gangrène du poumon).
TRAITEMENT
A. Abcès traumatiques.
a) Le pus
est entre les méninges et la cordialité. — Trépaner, immédiatement, en se guidant
sur les syndromes réactionnels sensitifs sensoriels et moteurs pour
l'application du trépan. Ponctionner avec une aiguille exploratrice; ouvrir au
bistouri; drainer; asepsie.
b) Abcès
profonds dans le centre ovale. — Trépaner; inciser la dure-mère ; explorer le cerveau à l'aide d'une aiguille,
d'un stylet, mieux, de l'aiguille aspiratrice; le foyer purulent découvert,
débrider, drainer avec un drain de gros calibre ; drainage prolongé.
B. Abcès par infections de voisinage.
— Même intervention chirurgicale par le trépan.
Broca conseille de trépaner d'abord largement la mastoïde et la caisse et de donner
issue au pus.
Si trépanation de mastoïde
est insuffisante, si frissons violents, céphalalgie quelquefois fixe,
hypertension intracrânienne (stase et étranglement papillaire), inappétence, amaigrissement,
il faut trépaner :
a) Dans le lobe temporal (adultes), à la hauteur du
conduit auditif externe, en avant de la verticale qui divise en deux
l'apophyse, mastoïde (Wheeler). «Rien déplus aisé, dit Broca, l'apophyse, l'antre
et la caisse une fois trépanés, que de pénétrer dans le crâne en faisant sauter
le plafond de l'antre et de la caisse, si l'on veut arriver à la fosse
temporale, la paroi postérieure, si l'on veut aboutir à la fosse cérébelleuse
».
b) Dans le
lobe occipital (enfants), fosse occipitale inférieure, au dessous de la ligne
courbe occipitale inférieure du côté de l'oreille malade et au contact de l'os carié.
C. Abcès métastatiques.
— L'intervention chirurgicale comme dans B, à
la seule condition que l'abcès soit unique et bien localisé. L'abcès n'est pas
toujours accessible au bistouri : l'opération est infructueuse. Elle est
condamnée et inutile dans abcès siégeant aux ganglions de la base, à la protubérance
à la moelle allongée. On instituera alors, comme à la période initiale, le traitement
médical.
Les indications seront
d'agir sur le voisinage du foyer et à distance de celui-ci.
a) Sur le
voisinage et sur le foyer même. — émissions sanguines locales, applications
froides de glace, de vessies de glace, de compresses froides ; irrigations
continues sur la tête. On fera, loco dolenti, des applications de vésicatoires,
de moxas, voire de sétons.
b) A
distance. — agir par des drastiques violents ; du calomel toutes les heures à
dose fractionnée ; du tartre stibié.
c) Symptomatiquement. — on calmera la douleur par les hypnotiques et la fièvre par les antithermiques
; indication des antithermiques analgésiques. Hammond associe l'extrait de
chanvre indien à la dose de 2 à S centigr. à 1 ou 2 gr. de bromure de sodium.
On a préconisé les iodures
à hautes doses et même le mercure, non seulement dans les cas d'infection
syphilitique, mais dans tous les cas.
Le traitement médical,
purement symptomatique, est d'efficacité douteuse.
Les résultats d'une
intervention chirurgicale difficile, très brillants passagèrement, ne répondent
pas toujours aux espérances conçues.