Sous ce terme, il faut entendre des
sensations douloureuses, prises dans leur sens le plus général et sans
altération matérielle connue. Ces troubles peuvent atteindre toutes les
sensibilités, externes, internes ou viscérales, sensorielles.
Les algies se distinguent donc des hyperesthésies,
celles-ci traduisant une
sensibilité excessive aux incitations venues du
dehors, les algies étant au contraire spontanées.
Sensibilité interne, viscérale :
Céphalalgie, névralgie, cardialgie, arthralgie,
entéralgie, rachialgie, viscéralgies (crises gastriques des tabétiques, crises
intestinales, laryngées, pharyngées...).
Il est des cas, sous le nom d'algies
centrales ou psychiques, où les facteurs ordinaires des algies ne sauraient
être invoqués et dont le caractère principal serait l'origine psychique et
l'incurabilité.
Il y aurait donc 2 sortes d'algies :
Les unes de sensibilité générale, interne,
externe, viscérale, don les conditions pathogéniques et étiologiques se
jugeraient par :
a) les infections, (syphilis, tuberculose)...
b) les intoxications (tabac, alcool, plomb)...
c) les diathèses et les
auto-intoxications (diabète, goutte, albuminurie, Bright, arthritisme) ;
d) les traumatismes ;
e) les maladies chroniques par
lésions organiques du névraxe et des nerfs;
Je renvoie aux mots : Hypersthénie,
Douleurs, Névralgies, etc.
Les autres, localisées soit dans un
viscère, soit dans un point, quelconque du corps, tenaces, persistants, souvent
très intenses et indépendants de toute altération appréciable, soit des tissus,
soit des nerfs.
La condition étiologique unique,
c'est l'état neurasthénique du sujet. L'algie centrale serait une sensation
fixe, extériorisée.
TRAITEMENT
A) L'indication thérapeutique
majeure serait alors de fixer l'attention du malade, de lui suggérer l'idée de
guérison, de façon à ne plus lui permettre d'extérioriser sa sensation, et
d'arriver enfin à la supprimer.
B) Nous ne savons rien de la
pathogénie des algies centrales et il ne me paraît pas démontré qu'elles soient
d'ordre purement psychique. Les troubles de la nutrition, les fonctionnements
anormaux des cellules organiques, les sécrétions des appareils, viciées et perturbées
sous l'influence de causes intrinsèques, endogènes ou exogènes, encore
inconnues, se retrouvent derrière les algies centrales. Aussi, la thérapeutique
s'efforcera-t-elle, dépassant le symptôme, toujours contingent, de diriger ses
efforts vers l'état général qui les cause et les explique.
Dire que ces algies sont de nature
neurasthénique, c'est reculer la solution du problème. La neurasthénie, entité
morbide, n'existe pas : c'est un symptôme. (Voir: Neurasthénie).