La LÉSION
ARTÉRIELLE, L'ARTÉRITE fait-elle indication en dehors des artérites de
nature syphilitique et paludéenne ? La question est discutée.
S'il s'agit réellement d'un
processus inflammatoire, le traitement antiphlogistique aura sa raison d'être :
on aura recours aux émissions sanguines, soit générales, soit locales, en
subordonnant, comme toujours, l'énergie du traitement à l'individualité constitutionnelle
du sujet et à l'intensité des phénomènes morbides.
Il s'agit exclusivement de la période
aiguë. Il sera possible d'y associer, comme adjuvants, les purgatifs doux (sels
neutres, manne, huile de ricin), les applications froides sur le front, les
révulsifs cutanés superficiels (sinapisation aux membres inférieurs), les
boissons délayantes.
Mais quand le passage à l'état
chronique est réalisé, la sclérose confirmée, l'élément anatomique fait-il indication
?
Je crois qu'on se tiendra sur une
prudente réserve.
Il ne faut pas abuser de l'iodure,
même aux faibles doses de 10 pour 300 d'eau, de la teinture d'iode à la dose
quotidienne de 10 à 12 gouttes, en deux fois, dans du lait, pro die.
Il n'est pas démontré que les
iodiques aient une action dissolutive: et s'ils l'ont, ils hâteront encore la
rupture du vaisseau et conduiront plus rapidement et plus sûrement aux
accidents cérébraux.
Indications tirées de l'état des forces.
C'est surtout à la période confirmée du
ramollissement que les conditions
L'affaiblissement général des
forces, et quelque fois de cachexie, imposent au clinicien le choix de moyens d'une
autre nature. Les préparations toniques, stimulantes ont une importance
capitale. Aussi faut-il préciser avec soin les cas où il faut faire appel aux
moyens de révulsion ou de débilitation momentanée : on n'usera qu'avec une
extrême modération de la médication antiphlogistique.
On relèvera les forces à l'aide des
arsenicaux, du quinquina, des gycérophospates, même des ferrugineux, des solutions
salines en injections ; par une alimentation choisie, d'où l'on exclura les
mets lourds et indigestes, les boissons trop alcooliques. On se rappellera que
chez les vieillards il faut donner le moins de drogues possible et que leur
administration, si elle est décidée, doit être précédée de l'examen précis des
appareils d'élimination et de l'état cardio-vasculaire.
Hygiène générale.
Je renvoie à ce que j'ai dit aux articles
cités. J'insiste sur les deux points suivants: repos absolu du cerveau. C'est
un organe blessé: il faut lui laisser le temps de réparer sa blessure et ne pas
le mettre dans les conditions de réalisation de lésions nouvelles — précautions hygiéniques alimentaires,
pour ne pas intoxiquer les vieillards, augmenter leur tension sanguine,
surmener les fonctions antitoxiques, encrasser les organes dépurateurs.
L'hygiène par l'exercice, le massage, les frictions sèches, les bains fréquents
seront de très précieux adjuvants.