Apoplexie


Syndrome qui se traduit par une perte subite de la connaissance, du mouvement et de la sensibilité. C'est l'abolition simultanée de toutes les fonctions cérébrales: intelligence, sensibilité, motilité volontaire, sans modification essentielle de la respiration et de la circulation
(Déjerine).



Syndrome clinique.


 A) Avec prodromes.

 Vertiges, éblouissements, tintements d'oreille, sensations d'engourdissement, de pesanteur, de fourmillements dans les membres; troubles moteurs portant, sur la parole, difficile, les mouvements musculaires, anormaux, convulsifs (proehémiplégiques). Troubles digestifs, nausées, vomissements, Petites attaqués.a

B) Apoplexie à marche progressive.

 Ingravescent apoplexy de Broadbent. Affaiblissement général, céphalée, vomissements, attaque, puis tendance au sommeil, coupé de réveils et parfois d'agitation. Coma progressif et mort, au bout de 15, 20, 25 jours (cas personnel).

C) Apoplexie brusque ; attaque, ictus apoplectique.

 Ictus instantané. Perte subite de connaissance. Abolition immédiate de la sensibilité générale, sensorielle, viscérale, de la motilité, des réflexes, de l'intelligence. Membres retombent sur le lit, lourdement si paralysés, plus lentement si en résolution simple. Chute brusque de température et du pouls. Malade est étendu sans mouvements, dans le lit ou gît, inerte, sur le sol. Interpellé, ne répond pas. Secoué, il ne réagit pas. Il ne voit pas, ne comprend pas ; on le croirait mort, n'était la respiration bruyante et stertoreuse, sifflante, qu'on entend à distance. Ce sont des morts vivants, des vivants qui ont toutes les apparences de la mort. Le plus souvent, face rouge, congestionnée, yeux clos ; paupière d'un côté plus fermée, plus tombante que celle de l'autre ; figure de travers ; face déviée, traits tirés d'un côté; une commissure labiale pend, inerte, la bouche est entre ouverte. Des lèvres sort de la salive. La respiration met les lèvres en mouvement. Or, dans une moitié de la figure, les lèvres sont paralysées, elles ne sont plus qu’un voile, qu'une membrane inerte, morte, qui retombe lourdement, au passage de l'air qui entre et qui sort. Malade fume la pipe. Soulevez membres supérieurs et inférieurs : retombent d'un seul coup, brutalement, mous. Du côté sain, restent plus de temps à tomber, un peu de force est conservée. Pincez la peau, tirez-la, piquez-la: malade ne réagit pas. Cependant, cœur bat, follement, tumultueux, arythmique.
Pouls vibrant. Respiration bruyante; à distance, on entend ronflements sonores, que des râles entrecoupent.

D) Après l'ictus.

Relèvement progressif du pouls et de la température. Si relèvement brusque et persistance de température élevée et.de pouls rapide : pronostic fatal à brève échéance. Si malade survit à l'attaque, pouls et température redeviennent normaux.
Sensibilité réapparaît progressivement ; puis la motilité.
Persiste, presque toujours désordres intéressant motilité ou intelligence. (voir l'Aphasie)

Etiologie et pathogénie


 L'apoplexie se rencontre :
a) dans l'anémie cérébrale ;
b) dans l’hyperhémie, la congestion cérébrale ;
d) dans le ramollissement cérébral, celui-ci étant réalisé par la thrombose et par l'embolie.

Travail professionnel: l'industrie saturnine favorise les spasmes vasculaires chroniques et une anémie cérébrale consécutive.

b)    Hyperhémie cérébrale

Ingestion d'alcools, de vin, de bière ; excitations psychiques; travail intellectuel ou corporel exagéré.
Etudes trop absorbantes. Abus de tabac. Chaleur intense.
Artériosclérose généralisée ; athérome des artères cérébrales sous l'influence des infections, des intoxications, des toxi-infections, des diathèses (syphilis, goutte, alcoolisme, diabète, arthritisme).
Hérédité morbide similaire.
Hypertension artérielle primitive ou secondaire à une sclérose rénale, à une hypertrophie du cœur, à une artério-sclérose généralisée.
Causes agissant, à l'occasion d'un effort musculaire exagéré ; d'un repas trop copieux ; débauches ; bains froids ; refroidissement ; émotions morales violentes (3 cas personnels). (voir hémorragie cérébrale)

d) Ramollissement cérébral 


  •  Par embolie. — Endocardites chroniques avec dépôts thrombosiques valvulaires oblitérant les artères du cerveau ; lésions mitrales, cardiopathies aortiques, sclérose de l'aorte, des grosses artères de la base du cerveau. L'athérome se détachant fait la matière embolique, qui oblitère ensuite les. Plus fines artères cérébrales, corticales (anastomotiques), profondes (terminales).
  •  Par thrombose, sur place. — Artério-sclérose chronique. Artérite syphilitique ; artérite infectieuse (bacillose, carcinose, typhus, pneumonie) ; intoxication par oxyde de carbone ; dégénérescence graisseuse ; calcification et atrophie des parois artérielles. Traumatismes.

Diagnose générale.


1. Syncope
 Pouls petit, irrégulier ; inspirations rares et inégales ; pâleur de la face. Affaiblissement des bruits cardiaques et des mouvements respiratoires,
2. Asphyxie:
Commémoratifs ; cyanose, refroidissement des extrémités.
3. Apoplexie épileptique.
Précédée de l'attaque. Antécédents. Retour plus rapide de la sensibilité, de la motilité, de l'intelligence.
4. Intoxications aiguës
Caractères de l'haleine, des urines ; antécédents. (Voir : Hémorragie et Ramollissement cérébral pour diagnostic différentiel ultérieur).

Diagnostic étiologique.


1.    Infections
Syphilis: Jeune âge ou adulte. Artérites syphilitiques. Antécédents pathologiques spécifiques. Symptômes concomitants. Paralysies parcellaires. Paludisme : Habitat. Grands frissons précédant l'attaque. Hyperthermie.
2. Intoxications
 Profession. Alcoolisme-Absinthisme. Artério et phlébo-sclérose. Antécédents.
3. Auto-intoxications.
Diabète. Urémie. Antécédents.
4. Maladies organiques du névraxe.
Tumeurs cérébrales. Sclérose en plaques. Méningo-encéphalite chronique diffuse.