l'Hémiplégie



maladies-nerveuses-l'Hémiplégie
C'est la perte plus ou moins complète de la motilité volontaire dans la moitié du corps, due à une perturbation fonctionnelle ou organique de la voie motrice, pyramidale, dans toute l'étendue de celle-ci, du cortex à la cellule de la corne antérieure de la moelle: c'est donc un symptôme provoqué par des lésions de nature et d'essence très diverses. (Voir : Hémorragie cérébrale, Apoplexie, Ramollissement cérébral).




Clinique.

   La clinique distingue des hémiplégies flasques et des hémiplégies avec contractures.


  • Inductions diagnostiques générales.


a)    SUIVANT LE SIÈGE, LA LOCALISATION.


Hémiplégie corticale, ramollissement cérébral, tantôt par athérome, tantôt par embolie; tumeurs cérébrales ; méningite tuberculeuse; abcès corticaux; hémorragies méningées traumatiques ; hémorragies méningées non
traumatiques.
Hémiplégie capsulaire, hémorragie cérébrale ; très rarement ramollissement et tumeurs.
Hémiplégie pédonculaire, le plus souvent exclusivement motrice, tandis que l'hémiplégie corticale et l'hémiplégie capsulaire sont sensitivo-idéo-motrices; revêt le syndrome de Weber, hémiplégie alterne supérieure ; ramollissement ou hémorragie du pédoncule ; lésions des enveloppes ; tumeurs ; gommes syphilitique ou tuberculeuse; anévrysme des artères de la base du cerveau; méningite tuberculeuse.
Hémiplégie protubérantielle. Types Milllard-Gubler, paralysie des membres d'un côté du corps, paralysie de la face du côté opposé, celui de la lésion.

b) SUIVANTLA NATURE.


1. Infections.
Le germe infectieux peut se localiser directement sur les méninges, les centres, les nerfs, suivant pour cela la voie vasculaire et lymphatique
Les produits solubles des microbes infectieux, charriés parle sang, peuvent altérer directement les cellules organiques du cerveau: de là encore des hémiplégies intra-infectieuses et post infectieuses; grippe; érysipèle; choléra; diphtérie; impaludisme; typhoïde; oreillons; infection ourlienne; rage; état puerpéral; morve; variole; pneumococcie ; coqueluche ; blennorragie; syphilis, cause la plus fréquente chez un individu jeune, peut être très précoce ; pleurésies purulentes.

2. Intoxications. Diathèses.
L'agent toxique, à l'instar du microbe ou de la toxine, peut altérer directement les méninges, les centres, les nerfs, tout le neurone moteur. Le poison altère en même temps les vaisseaux, y fait des anévrysmes miliaires, de l'athérome, ce qui le conduit à l'hémorragie cérébrale et au ramollissement. Alcool; arsenic; mercure; diabète; urémie.

3. Hémiplégies dans les cardiopathies et les lésions cardio-vasculaires;
 Rétrécissement mitral ; phlébite; endocardite infectieuse aiguë et chronique...

4. Hémiplégies dans les névroses.
On doit restreindre de plus en plus ce groupe : ce sont des hémiplégies fonctionnelles.

  • Diagnostic de l'hémiplégie organique d'avec la fonctionnelle


HÉMIPLÉGIE ORGANIQUE


1° La paralysie est limitée à un côté du corps.
2° La paralysie n'est pas systématique. Si, par exemple, à la face, les mouvements unilatéraux sont très affaiblis, l'impotence apparaît aussi avec netteté du côté de l'hémiplégie, pendant l'exécution des mouvements bilatéraux synergiques.
3° La paralysie atteint les mouvements volontaires inconscients ou subconscients ; de là résultent les 2 phénomènes dont j'ai dénommé : l'un, le signe du peaucier, l'autre, la flexion combinée de la cuisse et du tronc.
4° La langue est en général déviée du côté de la paralysie.
5° Il y a, principalement au début, de l'hypotonicité musculaire (abaissement de la commissure, abaissement du sourcil), au membre supérieur, flexion exagérée de l'avant-bras.
6° Les réflexes tendineux et les réflexes osseux sont souvent troublés dès le début; ils peuvent être à ce moment abolis, affaiblis ou. exagérés. Plus tard, ils sont presque toujours exagérés, et il existe dans bien des cas de la trépidation épileptoïde du pied.
7° Les réflexes cutanés sont généralement troublés. Le réflexe abdominal et le réflexe crémastérien sont ordinairement, surtout au début, affaiblis ou abolis.
Le mouvement réflexe des orteils consécutif à l'excitation de la plante du pied subit ordinairement une inversion dans ses formes ; les orteils, au lieu de se fléchir, s'étendent sur le métatarse. Ce signe, auquel j'ai donné la dénomination de phénomène des orteils, appartient à toutes les  périodes de l'hémiplégie.
8° Aspect particulier de la contracture.
9° Evolution régulière : d'abord contractures, ensuite flaccidité ; amélioration progressive.

HÉMIPLÉGIE HYSTÉRIQUE


1° La paralysie n'est pas toujours limitée à un côté du corps. A la face, troubles généralement bilatéraux.
2° La paralysie est parfois systématique ; il en est presque toujours ainsi à la face. Par exemple, les mouvements unilatéraux de la face peuvent être complètement abolis, tandis que les muscles du côté de l'hémiplégie fonctionnent normalement pendant l'exécution des mouvements bilatéraux synergiques.
3° Les mouvements volontaires inconscients ou subconscients ne sont pas troublés; pas de signe du peaucier et absence de la flexion combinée de la cuisse et du tronc.
4° La langue est parfois légèrement déviée du côté de la paralysie, mais la déviation de la langue peut aussi être très prononcée ou encore s'opérer du côté opposé à la paralysie.
5° Pas d'hypotonicité musculaire.
6° Pas de modification des réflexes.
7» Les réflexes cutanés ne paraissent pas troublés.
Pas de phénomène des orteils.
8° La contracture reproduite par contraction volontaire des muscles.
9° Evolution capricieuse ; association de la spas-modicité à la flaccidité ; atténuations et aggravations alternatives ; modifications rapides; rémissions transitoires.